Dors, petite soeur

C'est ici que j'étais venu pour t'écrire ma dernière lettre. C'est ici que j'étais venue pour la lire. " Tu dors peut-être déjà à l'heure où je frappe ces lettres noires sur mon clavier froid. Mais peut-être que tu as du mal à trouver le sommeil, j'aime le croire ... Je ne relirai pas cette lettre, elle est sincère et vient de je ne sais où. des images déjà floues se bousculent et dansent autour de moi, un regard éclatant, un sourire brûlant comme la glace, une mèche négligée, un frôlement, un souffle chaud, une absence déjà ... Je me suis retourné, l'espoir était la mais il n'y avait plus personne. Est-ce que tu penses à moi comme je pense à toi ?... Je doute... Je repense à ce banc face à la mer, la nuit, le vent et les étoiles, ton visage ... On disait que les lieux jouent avec les émotions, mais ce sont ces lieux-là qui sont justes, et nous sommes justes dans ces lieux-là. ta douceur, l'apaisement ...Ces moments trop courts. impalpables et déjà morts ... J'aimerais que tu relises cette lettre encore et encore... J'aimerais écrire cette lettre encore et encore... J'aimerais qu'elle dure... J'aimerais... " Le diptyque Akarus concocté par Frédéric Pontarolo est une oeuvre forte où le passé d'un être influe autant sur la psychologie des personnages que la violence d'une mégapole livrée à toutes les folies...