Nouvelles. Tome 2

" J'ai mal aux dents. Mes antalgiques ne font plus effet. Rendez-vous chez le dentiste lundi. Dimanche, c'est fermé, et on est samedi soir. Je souffre le martyre. Mais pourquoi ça n'arrive qu'à moi, qu'à moi, et toujours qu'à moi hein ! ? Putain, ça doit être mon destin. Alors que je suis là à écrire ces mots en tâchant d'oublier ma douleur, y en a sûrement d'autres qui sont en train de baiser... Mais revenons-en à nos moutons. Il paraît que les nouvelles, ça ne fait pas vendre. C'est pour ça que les éditeurs hésitent à investir. Je ne parle pas d'histoires érotiques, qui sont, de toute façon, rentables absolument partout dans le monde, mais de recueils de nouvelles, on ne s'attend de toute façon pas à ce qu'ils fassent du chiffre. Remarquez, ça m'est égal. Malgré tout, je suis heureux de pouvoir publier ce recueil de nouvelles. Est-ce parce que trois ans se sont écoulés depuis La gare et Lycéenne de l'an 2000 (Joshikôsei 2000) mais mon style a bien évolué, et je n'en reviens pas en revoyant ma maladresse dans La gare. Mais bon, j'étais tout seul pour dessiner 130 pages. La jeunesse, c'est vraiment surprenant ! L'intransigeance du contenu de ces nouvelles, ça doit être ça. C'est beau la jeunesse. Il suffit qu'un meurtrier dise : "J'étais jeune à l'époque..." pour être pardonné. Alors que c'est impardonnable. De sa publication en feuilleton dans un magazine à sa compilation dans le recueil, le mode d'expression de la nouvelle Hong a bien changé. Toutes mes excuses. Les lignes ci-dessus sont la postface rédigée le 21 juillet 2001 pour le recueil sorti en septembre de la même année. Nous sommes à présent le 20 août 2002 et pratiquement un an s'est écoulé depuis sa mise en vente. Alors même que je vous écris ces mots, je suis en pleine révision des planches de Hong. Ah là là... " 20 août 2002, Hiroki Endo.